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  La vie est belle







A propos de...

Ce qu'est la vie
 
 
J'ai réalisé que la vie c'était comme les jeux vidéos, car dans tout jeu vidéo il y a toujours une fin à viser et avant d'atteindre cette fin on est amené à recommencer la partie grâce aux différentes vies auquelles on a accés mais il arrive un moment où les vies s'épuissent et c'est le fameux GAME OVER c'est à dire la mort. 
Dans une vie, on a plusieurs petites vies et le pire c'est qu'on ne saisit jamais sa chance et on se laisse vivre jusqu'à se détruite! 

(Emmelyne Octavie, Macouria, France)

 

 

 
Blaise Pascal 
(1623-1662)

 
Nous ne savons pas jouir du temps présent
 
 
Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours; ou nous rappelons le passé, pour l'arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans des temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons* sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent, d'ordinaire, nous blesse. Nous le cachons à notre vue, parce qu'il nous afflige; et s'il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver. 
 
Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l'avenir. Nous ne pensons presque point au présent; et, si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. Le présent n'est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.
 
 
* - Échappons : laissons échapper.  

Blaise PASCAL(Pensées) (1670),fragment 172 dans l'édition L. Brunschvicg.

 

 
Ce que la vie est pour moi
 
 
La vie pour moi est premièrement un don. Je remercie toujours le Seigneur de m'avoir permis de goûter à son plaisir et de m'avoir accordé la grâce de voir tous les jours le soleil se pointer sur ma tête. Je ne cesse de me poser tant de questions au sujet de ce que ressentent ceux ne vivent pas encore. 
 
Pour moi,il n'y a pas une chose qui soit meilleure que la vie, car c'est par elle que nous apprecions tout ce qui existe dans l'univers. Elle nous ouvre au monde, à l'univers. Si quelqu'un parvient à dire que la vie est belle, c'est tout juste parceque grâce à la vie, il passe des beaux moments. C'est donc la chose la plus formidable qui puisse arriver à tout être vivant. Admirez le plaisir qu'a chaque personne à accueillir un nouveau-né dans sa famille. Et vous voulez savoir pourquoi une femme qui vient d'accoucher arrive à oublier aussitôt la douleur qu'elle a éprouvé quelques secondes avant la venue du bébé? C'est parcequ'elle est préocupée à admirer l'être qu'elle vient de faire. Et croyez-moi, il n'ya pas de plus grande joie que de donner vie à un être. 
 
Pour moi, la vie n'est pas une vanité ou encore une succession de vanités. Car je conçois que même les épreuves les plus dures ne surviennent que pour nous servir de leçon et il convient surtout d'être prudent et attentif afin que rien de tout ce que la vie nous offre ne nous passe sans nous enseigner.  
La vie pour nous les chrétiens surtout, c'est la chose qui détermine notre sort dans l'au-délà. Dieu lui-même ne nous jugera-t-il pas selon la façon dont nous avions menés notre vie sur terre? Qui agit en bien pendant la vie qui lui est donnée sur terre, héritera le royaume des cieux et qui fait le contraire sera jeté dans le feu éternel. La vie est donc une opportunité. Saisissons-la! surtout pour être un
monument

(Jolytha BAKA) (avril 2004)

 
Vos commentaires ici
 

 

 
Sénèque(Lucius Annaeus Seneca) 
(4 avant J.-C.-65 après J.-C.)

 
Quel fol oubli de notre condition mortel
 
 
(1) Quand tous les génies qui ont jamais brillé se réuniraient pour méditer sur cet objet, ils ne pourraient s'étonner assez de cet aveuglement de l'esprit humain. Aucun homme ne souffre qu'on s'empare de ses propriétés; et, pour le plus léger différend sur les limites, on a recours aux pierres et aux armes. Et pourtant la plupart permettent qu'on empiète sur leur vie; on les voit même en livrer d'avance à d'autres la possession pleine et entière. On ne trouve personne qui veuille partager son argent, et chacun dissipe sa vie à tous venants. Tels s'appliquent à conserver leur patrimoine, qui, vienne l'occasion de perdre leur temps, s'en montrent prodigues, alors seulement que l'avarice serait une vertu.  
 
(2) Je m'adresserai volontiers ici à quelque homme de la foule des vieillards : «Tu es arrivé, je le vois, au terme le plus reculé de la vie humaine; tu as cent ans ou plus sur la tête; eh bien, calcule l'emploi de ton temps; dis-nous combien t'en ont enlevé un créancier, une maîtresse, un accusé, un client; combien tes querelles avec ta femme, la correction de tes esclaves, tes démarches officieuses dans la ville. Ajoute les maladies que nos excès ont faites; ajoute le temps qui s'est perdu dans l'inaction, et tu verras que tu as beaucoup moins d'années que tu n'en comptes.  
 
(3) Rappelle-toi combien de fois tu as persisté dans un projet; combien de jours ont eu l'emploi que tu leur destinais; quels avantages tu as retirés de toi-même; quand ton visage a été calme et ton cœur intrépide; quels travaux utiles ont rempli une si longue suite d'années; combien d'hommes ont mis ta vie au pillage, sans que tu sentisses le prix de ce que tu perdais; combien de temps t'ont dérobé des chagrins sans objet, des joies insensées, l'âpre convoitise, les charmes de la conversation : vois alors combien peu il t'est resté de ce temps qui t'appartenait, et tu reconnaîtras que ta mort est prématurée.»  
 
(4) Quelle en est donc la cause ? Mortels, vous vivez comme si vous deviez toujours vivre. Il ne vous souvient jamais de la fragilité de votre existence; vous ne remarquez pas combien de temps a déjà passé; et vous le perdez comme s'il coulait d'une source intarissable, tandis que ce jour, que vous donnez à un tiers ou à quelque affaire, est peut-être le dernier de vos jours. Vos craintes sont de mortels; à vos désirs on vous dirait immortels.  
 
(5) La plupart des hommes disent : «À cinquante ans, j'irai vivre dans la retraite; à soixante ans, je renoncerai aux emplois.» Et qui vous a donné caution d'une vie plus longue ? Qui permettra que tout se passe comme vous l'arrangez ? N'avez-vous pas honte de ne vous réserver que les restes de votre vie, et de destiner à la culture de votre esprit le seul temps qui n'est plus bon à rien ? N'est-il pas trop tard de commencer à vivre lorsqu'il faut sortir de la vie ? Quel fol oubli de notre condition mortelle, que de remettre à cinquante ou soixante ans les sages entreprises, et de vouloir commencer la vie à une époque où peu de personnes peuvent parvenir !  

Sénèque, De la brièveté de la vie (vers 49 après J.-C.), chap. III,traduction M. Charpentier (1860)

 

 

 
Jean Jacques Rousseau 
(1712-1778)

 
La liberté de choisir propre à l'homme
 
 
Je ne vois dans tout animal qu'une machine ingénieuse, à qui la nature a donné des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir, jusqu'à un certain point, de tout ce qui tend à la détruire, ou à la déranger. J'aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine, avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l'homme concourt aux siennes, en qualité d'agent libre. L'un choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté; ce qui fait que la bête ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à son préjudice. C'est ainsi qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des tas de fruits, ou de grain, quoique l'un et l'autre pût très bien se nourrir de l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était avisé d'en essayer. C'est ainsi que les hommes dissolus se livrent à des excès, qui leur causent la fièvre et la mort, parce que l'esprit déprave les sens, et que la volonté parle encore, quand la nature se tait.  
 
Tout animal a des idées puisqu'il a des sens; il combine même ses idées jusqu'à un certain point, et l'homme ne diffère à cet égard de la bête que du plus au moins. Quelques philosophes ont même avancé qu'il y a plus de différence de tel homme à tel homme que de tel homme à telle bête; ce n'est donc pas tant l'entendement qui fait parmi les animaux la distinction spécifique de l'homme que sa qualité d'agent libre. La nature commande à tout animal, et la bête obéit. L'homme éprouve la même impression, mais il se reconnaît libre d'acquiescer, ou de résister; et c'est surtout dans la conscience de cette liberté que se montre la spiritualité de son âme : car la physique explique en quelque manière le mécanisme des sens et la formation des idées; mais dans la puissance de vouloir ou plutôt de choisir, et dans le sentiment de cette puissance, on ne trouve que des actes purement spirituels, dont on n'explique rien par les lois de la mécanique.  
 

Jean Jacques ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements 
de l'inégalité parmi les hommes (1755), 1ère partie.

 

 

 
Saint Augustin 
(354-430)

 
Qu'est ce donc le temps?
 
 
Qu'est-ce donc que le temps ? Qui pourra le dire clairement et en peu de mots ? Qui pourra le saisir, même par la pensée, pour traduire cette conception en paroles ? Quoi de plus connu, quoi de plus familièrement présent à nos entretiens, que le temps ? Et quand nous en parlons, nous concevons ce que nous disons; et nous concevons ce qu'on nous dit quand on nous en parle.  
 
Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne m'interroge, je le sais; si je veux répondre à cette demande, je l'ignore. Et pourtant, j'affirme hardiment que si rien ne passait, il n'y aurait point de temps passé; que si rien n'advenait, il n'y aurait point de temps à venir, et que si rien n'était, il n'y aurait point de temps présent. Or, ces deux temps, le passé et l'avenir, comment sont-ils, puisque le passé n'est plus, et que l'avenir n'est pas encore ? Pour le présent, s'il était toujours présent sans voler au passé, il ne serait plus temps; il serait l'éternité. Si donc le présent, pour être temps, doit s'en aller en passé, comment pouvons-nous dire qu'une chose soit, qui ne peut être qu'à la condition de n'être plus ? Et peut-on dire, en vérité, que le temps soit, sinon parce qu'il tend à n'être pas ? [...]  
 
Ce qui devient évident et clair, c'est que le futur et le passé ne sont point; et, rigoureusement, on ne saurait admettre ces trois temps : le passé, le présent et le futur. Mais peut-être dira-t-on avec vérité : «Il y a trois temps : le présent du passé, le présent du présent et le présent de l'avenir.» Car ce triple mode de présence existe dans l'esprit; je ne le vois pas ailleurs. Le présent du passé, c'est la mémoire; le présent du présent, c'est l'attention actuelle; le présent de l'avenir, c'est son attente. Si l'on m'accorde de l'entendre ainsi, je vois et je confesse trois temps. Et que l'on dise encore, par un abus de l'usage : «Il y a trois temps : le passé, le présent et l'avenir», qu'on le dise, peu m'importe; je ne m'y oppose pas. J'y consens, pourvu qu'on entende ce qu'on dit, et que l'on ne pense point que l'avenir soit déjà, que le passé soit encore.  
 

Les Confessions (vers 400), livre XI, chap. 14 et 20, 
traduction L. Moreau (1879)

 

 

 
De Socrate, cité par Platon, son disciple 
(vers 427-347 av. J.C.)

 
 
SOCRATE. — Athéniens, je vous honore et je vous aime, mais j'obéirai plutôt au dieu qu'à vous; et tant que je respirerai et que j'aurai un peu de force, je ne cesserai de m'appliquer à la philosophie, de vous donner des avertissements et des conseils, et de tenir à tous ceux que je rencontrerai mon langage ordinaire : «Ô mon ami ! comment, étant Athénien, de la plus grande ville et la plus renommée pour les lumières et la puissance, ne rougis-tu pas de ne penser qu'à amasser des richesses , à acquérir du crédit et des honneurs, sans t'occuper de la vérité et de la sagesse, de ton âme et de son perfectionnement ?» Et si quelqu'un de vous prétend le contraire, et me soutient qu'il s'en occupe, je ne l'en croirai point sur sa parole, je ne le quitterai point; mais je l'interrogerai, je l'examinerai, je le confondrai, et si je trouve qu'il ne soit pas vertueux, mais qu'il fasse semblant de l'être, je lui ferai honte de mettre si peu de prix aux choses les plus précieuses, et d'en mettre tant à celles qui n'en ont aucun. Voilà de quelle manière je parlerai à tous ceux que je rencontrerai, jeunes et vieux, concitoyens et étrangers, mais plutôt à vous, Athéniens, parce que vous me touchez de plus près; et sachez que c'est là ce que le dieu m'ordonne, et je suis persuadé qu'il ne peut y avoir rien de plus avantageux à la République que mon zèle à remplir l'ordre du dieu : car toute mon occupation est de vous persuader, jeunes et vieux, qu'avant le soin du corps et des richesses, avant tout autre soin, est celui de l'âme et de son perfectionnement. Je ne cesse de vous dire que ce n'est pas la richesse qui fait la vertu; mais, au contraire, que c'est la vertu qui fait la richesse, et que c'est de là que naissent tous les autres biens publics et particuliers. Si, en parlant ainsi, je corromps la jeunesse, il faut que ces maximes soient un poison; car si on prétend que je dis autre chose, on se trompe, ou l’on vous en impose. Ainsi donc, je n'ai qu'à vous dire : «Faites ce que demande Anytos, ou ne le faites pas; renvoyez-moi, ou ne me renvoyez pas, je ne ferai jamais autre chose, quand je devrais mourir mille fois...» 
Apologie de Socrate, 29d-30c, 
traduction Victor Cousin (1822).  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
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